FONTANA-ARTE

Grande suspension « 006/20 »

modèle : « 006/20 »
designer : Fontana Arte
description : Lampe à vingt bras de lumière en métal chromé portant des abats jours en verre soufflé et satiné multicolores
dimensions : Hauteur : 120 cm – Longueur : 76 cm – Largeur : 69 cm
spécificité : modèle crée en 1933 et édition arrêtée

Fontana Arte

Fondée en 1932 par Luigi Fontana*, propriétaire d’une importante industrie spécialisée dans le travail du verre, et par Gio Ponti*, FontanaArte s’engage dès le début dans un parcours précis de recherche : traduire dans de nouveaux langages expressifs les potentialités d’un matériau comme le verre, dont l’identité avait été totalement transformée par les possibilités techniques de l’industrie moderne. Gio Ponti, qui contribuait depuis toujours à la définition d’une nouvelle interprétation dans la décoration contemporaine, trouve en Pietro Chiesa* un compagnon de route idéal. C’est ensemble qu’ils firent bientôt de FontanaArte l’un des principaux protagonistes de l’élaboration du paysage domestique italien de la modernité primaire. Une recherche qui se nourrit de la collaboration avec de nombreux artistes de premier plan et qui trouve un terrain d’action privilégié dans le projet des grands intérieurs bourgeois, authentiques laboratoires expérimentaux où il est possible de mettre au point les modèles de la future production de série. Décoration, bibelots, objets d’art, miroirs, lampes : la production de FontanaArte se décline dans tous les éléments de la maison. Ponti et Chiesa semblent s’intéresser tout particulièrement à la constante confrontation entre les formes, les techniques et les fabrications traditionnelles d’une part, les innovations et les possibilités offertes par la grande production industrielle d’autre part. C’est un dialogue permanent et profond qui constitue la racine et l’identité même de l’entreprise. Il reste de cette extraordinaire saison de créativité, aujourd’hui encore, des traces importantes dans le catalogue de FontanaArte, où les objets dessinés par Ponti et Chiesa sont devenus désormais de grands classiques. La fin de la Guerre Mondiale coïncide avec une évolution radicale de la scène sociale et culturelle de l’Italie. Les nouvelles conditions requièrent une réorganisation de la production ainsi qu’une redéfinition des produits. Les objets extraordinaires, pensés à l’échelle des vastes résidences bourgeoises, doivent être remplacés par des produits adaptés aux nouvelles dimensions des logements. L’élite qui constituait la clientèle traditionnelle fait place, à présent, à de nouveaux acheteurs. Malgré les difficultés de l’époque, FontanaArte ne cède pas aux tentations du produit populaire : bien qu’elle appartienne désormais à un groupe multinational très attentif aux dynamiques du marché, les sirènes de la « grande série » ne réussiront jamais à séduire totalement FontanaArte. Ce qui change, ce n’est pas l’idée de la qualité mais plutôt le langage, où la recherche esthétique prééminente s’accompagne d’une attention grandissante à l’égard des exigences de fonctionnalité. D’ailleurs, grâce aussi aux expérimentations conduites au cours des années précédentes, une nouvelle culture du projet moderne, qui trouve dans le rapport entre fonction, utilisation et matériaux sa matrice formelle, s’affirme progressivement en Italie. Bien que restant proche de l’entreprise, Gio Ponti n’en est plus le directeur artistique. C’est Max Ingrand* qui, en 1954, le remplace à ce poste et c’est sous la conduite de ce dernier que FontanaArte s’engage résolument mais discrètement dans une progressive modernisation. L’évolution de FontanaArte passe avant tout par le secteur de l’éclairage, où le rapport entre la technique et la performance, entre forme et projet, impose un renouveau plus marqué. Rappelé en 1967 à la direction artistique, Gio Ponti parvient à synthétiser, à travers quelques lampes extraordinaires, le sens du parcours accompli : la série Pirelli, la Bilia, les Cartocci demeurent aujourd’hui encore des modèles d’une remarquable perfection. Il ne faut pas oublier, parallèlement aux projets de Ponti, certains projets dessinés par le service technique de FontanaArte : citons, entre autres, la lampe Uovo et divers objets d’ameublement réalisés avec de simples plaques de verre trempé et coloré, exemples d’une fulgurante modernité. Après une brève période de difficulté, FontanaArte est rachetée en 1979 par un groupe d’entrepreneurs privés qui confie à Carlo Guglielmi la direction opérationnelle et administrative de l’entreprise. Il décide aussitôt de réorienter la production vers la qualité des produits et la culture moderne du projet. C’est la jeune Gae Aulenti*, collaboratrice de l’entreprise depuis quelques années, qui est appelée à la direction artistique.

Respectant l’histoire et l’identité de FontanaArte, Gae Aulenti n’impose pas un rationalisme fonctionnel rigoureux. Au contraire, elle s’adresse à de nombreux créateurs très différents les uns des autres, très jeunes ou chevronnés, pour mettre en œuvre une recherche qui explore les expériences les plus expressives du design italien et accueillir aussi bien les premières ébauches du postmoderne que les recherches de l’art pop et conceptuel, oscillant entre un ascétisme minimal et de ludiques redondances formelles. Les années 80 ont été cruciales pour FontanaArte. C’est durant cette décennie, caractérisée par une créativité inégalée, que l’entreprise rentre définitivement dans le monde des protagonistes absolus du design italien et international. Mais c’est aussi au cours de cette période décisive que le centre de gravité de l’entreprise se déplace vers le secteur de l’éclairage avec, parallèlement, un engagement net vers les implications technologiques du projet. En ce sens, la rencontre de FontanaArte avec Piero Castiglioni*, qui fut l’un des premiers à développer industriellement les applications des sources halogènes, est emblématique. Citons aussi l’étude, particulièrement importante, de la lampe Velo de Franco Raggi*, véritable expérimentation virtuose de technique verrière. Cela ne veut pas dire renoncer à l’offre d’éléments d’ameublement. Sollicité par FontanaArte, Renzo Piano* dessine une bibliothèque en utilisant le verre à la fois comme structure et comme élément porteur. La nouvelle évolution de FontanaArte se concrétise aussi dans une série d’acquisitions qui élargissent et complètent les compétences et l’offre de produits et solutions. Mais c’est une nouvelle impulsion apportée par diverses collaborations avec de grands architectes italiens et étrangers qui est au cœur des stratégies de FontanaArte. Deux objectifs précis sont à la base de ce choix : continuer à alimenter la production avec la grande culture du projet et, en même temps, porter l’attention au-delà du monde traditionnel des intérieurs domestiques. L’Associazione per il Design Industriale - Association pour le Design Industriel - décerne à FontanaArte, en 1998, le prix Compasso d’Oro à la carrière, en soulignant dans ses motivations le fait que l’entreprise, en collaborant avec différents concepteurs, a su créer au cours des deux décennies écoulées un climat d’intense créativité qui a remis sur le devant de la scène l’un des noms historiques du design italien. En 2010, FontanaArte entre dans le groupe Nice spa, référence internationale dans le secteur de la domotique, qui dispose d’une offre complète de systèmes intégrés pour l’automatisation des portails, garages, systèmes de parking, protections solaires et systèmes d’alarme sans fil. Nice apporte à FontanaArte la possibilité de réaliser une base industrielle solide pour l’avenir et de faciliter la recherche stratégique d’un nouveau langage international. Lumière et mouvement : rencontre idéale entre deux entreprises qui misent depuis toujours sur le design et l’innovation pour la maison. En 2012, le lampadaire Yumi, dessiné par l’architecte japonais Shigeru Ban* reçoit deux importantes récompenses: il est sélectionné pour l’ADI Design Index et nommé Best of Year dans la catégorie «éclairage» par la revue américaine Interior Design. La même année, la direction artistique est confiée à Giorgio Biscaro, née à Vercelli en 1978, qui, en s’inspirant à l’origine de la leçon de Gio Ponti sur la maison vivante et en se confrontant à la prestigieuse histoire de FontanaArte, qui fête justement ses quatre-vingts ans en 2012, présente, à l’occasion d’Euroluce 2013, une nouvelle collection de lampes. Une collection née de la collaboration avec une nouvelle génération de designers internationaux, qui se caractérise à la fois par l’utilisation de matériaux non conventionnels pour FontanaArte et par l’attention toute particulière accordée à la centralité de la personne dans l’approche de la lumière.